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 Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes

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4 participants
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Nico 17/69
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MessageSujet: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 10:10

Alors que cet été, le groupe Stormachaseradventure organise une rencontre-semaine de recherches et d'enquêtes en Aunis près de Surgères, et qu'Emmanuel et moi-même projetons de prolonger mes premières estimations dans une véritable étude climatologique de la région avec l'aide des amateurs passionnés du coin, j'ai pensé qu'il serait bien d'exposer ici l'état actuel des connaissances à ce sujet (extrait de la nouvelle version de mon étude).
J'y ai notamment inclus de nouveaux graphiques qui révèlent quelques surprises (au fait, mes images sont un peu grandes, je sais pas comment faire pour les réduire)
Précision : la zone étudiée comprend le 17, une portion extrême sud 85 et 79, et la moitié ouest du 16.


I CARACTERISTIQUES DES TORNADES DE LA ZONE ETUDIEE



A) Trombes terrestres significatives (intensité >= T1)

J’ai remarqué dans l’ensemble de mes résultats une grosse majorité de F1/F2, constatations qui en cela rejoignent celles déjà faites pour l’ensemble de la France par Jean Dessens. Les très grosses trombes (grosses F2/T5 et au-delà) semblent survenir environ tous les 10-15 ans en moyenne dans la région, épisodes exceptionnels mis à part. Pas de F5 recensée jusqu’à présent (voir pages 38 et 39).
A force égale, on remarque que la longueur du trajet et la largeur du couloir de dégât ont tendance à être inférieurs à ceux des tornades américaines. Un aspect déjà constaté par Jean Dessens pour l’ensemble des trombes françaises. Mais à ce stade de mon étude, je peux me permettre une autre remarque plus particulière : en effet on note pour l’instant dans la région une remarquable absence de cas de plus de 200-300 m de large, ce qui vu le nombre total de cas mérite d’être signalé. Les trombes charentaises auraient-elles tendance à être moins larges que l’ensemble des autres tornades françaises, dont certaines ont pu dépasser le kilomètre de tour de taille ? Facteur qui si avéré aurait un intérêt bien au-delà de l’anecdotique puisque une telle caractéristique occasionnerait moins de dégâts matériels et moins de victimes. Si elle existe réellement, il semblerait que cette différence s’amplifie proportionnellement à l’accroissement de la force des évènements. L’exemple de la F4 de La Rochelle en 1971 est éloquent à ce sujet : 2,9 km parcourus en totalité et une largeur de 50 m seulement, dimensions qui en font même un record européen du rapport taille-intensité.
Pour les petites dimensions en longueur de trajet, on pourrait citer la F2 de Haimps, qui a parcouru quelques centaines de mètres seulement. Une grande brièveté qui pourrait aussi expliquer pourquoi un certain nombre de ces trombes peuvent ne pas être vues, même en pleine journée.
Un facteur climatique connu peut expliquer cette possible prédominance de cas de petites dimensions : la fréquence des cas de période hivernale, bien représentés sur les Charentes comme on le verra plus bas (les cas de La Rochelle et de Haimps précédemment cités en font partie). On sait que les orages hivernaux issus de situations météo caractéristiques n’ont pas le même potentiel ni ne présentent souvent les mêmes structures. Les trombes même fortes qui en sont issues présentent donc des dimensions moindres que leurs consœurs estivales.
Attention cependant. Des contre-exemples m’obligent à garder le conditionnel, comme la F3 de Varaize qui a semé la désolation sur un trajet d’environ 40 km et une largeur de 120 mètres, en débordant dans le 79. Idem pour la tornade de Champagne-Mouton, F3 également, qui aurait parcouru une cinquantaine de kms du nord de la Charente jusqu’au sud de la Vienne, et dont on ignore pour l’instant la largeur maximum. On voit que d’une manière générale, cette hypothèse comme bien d’autres se heurte aux énormes lacunes du recensement qui laissent toujours planer le doute. Rien ne prouve que des trombes très larges n’aient pu survenir au XXème siècle ou auparavant, et a priori aucun facteur ne semble empêcher leur apparition dans la climatologie ou le paysage charentais.
Les trombes nocturnes figurent elles aussi en proportion non négligeable dans le bilan total. Elles limitent les bilans des dégâts en particulier humains, puisqu’à ces moments-là les gens sont à l’intérieur de leurs foyers. Je m’interroge d’ailleurs sur la relative fréquence supposée de ces trombes nocturnes : un certain nombre de cas « probables » se caractérisent en effet par leur occurrence nocturne (le soir ou en pleine nuit), qui fait que malgré le caractère caractéristique des dégâts l’absence de témoin rend les choses impossibles à vérifier totalement.
Enfin je remarque que les trombes les plus puissantes dans la région sont des trombes hivernales comme la F4 de La Rochelle, la F3 de Varaize, la F2/F3 de St George de Didonne (seule exception, la tornade estivale F3 de Champagne-Mouton). Remarque potentiellement intéressante, mais dont il est néanmoins difficile -là encore- de tirer des conclusions, étant donné la brièveté des périodes de référence anciennes et récentes, et le nombre de tornades puissantes qui ont pu rester dans l’ombre entre temps. Beaucoup de ces remarques climatologiques vont peut-être se trouver infirmées par les découvertes à venir.

B) Trombes marines, tourbillons de poussière, tubas et trombes faibles

Renseignements pris à Météo France La Rochelle, les trombes marines seraient relativement fréquentes dans les pertuis ou au large des côtes charentaises puisqu’on en rencontre « quasiment tous les ans » d’après MF, principalement entre septembre et novembre (chaleur gardée par les eaux se heurtant aux températures de l’air devenu plus froid). MF n’évoquant que les trombes rapportées, on les suppose plus nombreuses en réalité, à un taux de fréquence certainement au moins équivalent à celui de la plupart des côtes atlantiques ou normandes, peut-être davantage du fait du taux d’ensoleillement prépondérant des régions littorales du Centre Ouest. Les régions les plus touchées restent cependant les côtes méditerranéennes, notamment au large d’Antibes et de la Corse.
Sur les côtes charentaises, à l’automne -époque la plus favorable- ce sont les marins, ostréiculteurs et autres professionnels de la mer qui les observent le plus souvent. Les internautes passionnés du coin qui commencent à se faire connaître nous ont également rapporté quelques cas. Des bateaux croisant au large signalent régulièrement des « minitornades » au CDM de La Rochelle.
Enfin, celle rapportée et médiatisée en 1992 aura été exceptionnellement observée en plein mois d’Août, un dimanche après-midi, en pleine affluence touristique.


Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Trombemarinede1992articdn0

Photocopie d’un article de Sud Ouest consacré à la trombe marine observée en 1992

Appelés « sorcières » dans la région, les tourbillons de poussière seraient eux aussi relativement communs chez nous (un internaute a même parlé d’un coin particulièrement propice dans l’Aunis près du Marais Poitevin, où il suffirait de s’asseoir par une belle journée chaude pour être quasi sûr d’en voir se lever un).
D’après mon cousin pilote d’avion amateur sur La Rochelle, la classique sorcière formerait un tourbillon pouvant aller jusqu’à 30-40 m, petite « tornade » que l’on dit généralement inoffensive mais dont certains professionnels, tels les pilotes d’avion ou d’ULM ou les agriculteurs, ont appris à se méfier. Les vieilles croyances saintongeaises voyaient en ces tourbillons la réincarnation de sorcières enterrées le long des routes, d’où leur nom. Le sol calcaire propice à l’échauffement participe probablement à la naissance de ces phénomènes (encore appelés dustdevils), qui tendent à se lever à des jonctions de parties différentes du sol (bordures de parkings, routes…).
4 cas de tourbillons de poussière costauds figurent dans mes résultats (voir annexe p 96), parmi lesquels deux d’entre eux, à Tonnay Boutonne en 2003 et à Prignac en juin 2008, ont été suffisamment puissants pour provoquer des dégâts conséquents sur des structures amovibles. Un autre a été observé en 2005 vers Puilboreau, qui ne figure pas sur l’annexe p 96.
Beaucoup plus fréquents que les tornades stricto sensu (c’est-à-dire phénomènes ayant touché le sol), la plupart des tubas passent inaperçus.
Selon un de mes proches, dans les seuls Vals de Saintonge on constaterait pratiquement tous les ans des dégâts dus selon toute vraisemblance à une trombe faible : quelques secondes de durée, couloirs très étroits (30 m maxi), au pire quelques branches cassées et tuiles arrachées comme dégâts, m’a-t-il précisé. Bien que comportant une majorité de F1-F2, ma liste précédente comprend aussi 1 cas relevant de ce paragraphe et qui a franchi le cap de la médiatisation locale : la trombe vue à St Xandre en 2001. Celui de Marans en 2006, bien que responsable de dégâts plus importants, représente quant à lui le premier cas véritable appartenant à cette catégorie dont l’info nous est parvenue par un témoin-victime, hors des circuits de la médiatisation.
L’ex Pdt de la chambre Syndicale des Agents d’Assurances du 17, contacté dans le cadre de l’enquête sur le cas de St Georges de Didonne, m’a également assuré que le phénomène était connu dans sa région (il habite à Royan) et que tous les 3 étés en moyenne des tornades y provoquaient des dégâts, ce qui ramené à une superficie égale correspond en gros au chiffre des Vals de Saintonge. En supposant alors le même état de fait en Aunis, on se rend compte alors que le nombre de sinistres annuels par tornade sur la totalité de l’Aunis-Saintonge dépasse certainement encore nos capacités d’estimation.
D’abord étonné bien sûr par cette fréquence, je me suis ensuite rendu compte qu’au vu des statistiques générales et des particularités climatiques du coin, la chose était en fait plutôt logique : 2 trombes toute intensités confondues vues/non vues en moyenne annuelle sur chaque département de la France (estimation de Jean Dessens) = probablement 6-7 voire davantage dans un département à risque comme le nôtre. Sur cette totalité, on peut compter en gros 4-5 cas de trombes faibles, le reste correspondant à la moyenne annuelle des trombes significatives dont l’intensité est égale ou supérieure au stade grosse F0 (T1) et qui figurent dans mes statistiques (1,5 par an environ). Alors, que sur ces 4-5 trombes faibles annuelles il puisse s’en trouver une presque tous les ans pour se faire remarquer (repérer visuellement ou causer des dégâts légers) paraît du coup beaucoup plus probable, surtout dans une région agricole.
Bien qu’absentes de mes listes et de mes chiffres, ces trombes devraient donc théoriquement se rajouter aux tornades T1 et + déjà présentes sur ma liste pour compléter ainsi l’évaluation du nombre de tornades destructrices charentaises, et l’interrogation minutieuse de la population « de souche » (agriculteurs, gens du pays…) permettrait sûrement d’en identifier au moins une partie.
En soulignant bien qu’à l’inverse, les tornades vraiment puissantes (T5 et +) sont évidemment et heureusement plus rares.
Tout ceci m’amène à la conclusion suivante. Même si ma liste détaillée comprend tous les types d’évènements (trombes marines, trombes faibles et trombes plus fortes), il existe en réalité deux catégories de tornades que je dois distinguer l’une de l’autre : d’un côté les trombes marines et les trombes faibles, et de l’autre les tornades plus fortes (T1 et davantage) dont les retombées en terme de dégâts, pertes financières et humaines ne sont pas les mêmes. On pourrait même aller jusqu’à distinguer 3 catégories de tornades, si on met à part les trombes marines dont le taux d’occurrence semble relativement indépendant de celui des trombes terrestres.
Autre remarque : je me suis rendu compte à cette occasion qu’une région rurale peu peuplée pouvait, contrairement à ce qu’on pourrait croire, fournir des observations régulières. En effet, les agriculteurs travaillant la journée durant à l’extérieur sont aux premières loges pour observer des phénomènes brefs et localisés tels que des trombes terrestres faibles. Comme en général ils se connaissent bien et en parlent entre eux, ils constitueraient donc une source d’information locale non négligeable. D’où cette info climatologique qui ne m’a été accessible que parce que j’avais moi-même des connaissances dans ce milieu.
On pourrait sûrement en dire autant des marins et ostréiculteurs vis-à-vis des trombes marines, qui seraient observées à peu près à la même fréquence.
La restriction essentielle étant qu’en général ces témoins ne transmettent pas aux médias ce qu’ils voient, l’information se cantonnant à l’intérieur d’un cercle fermé local. Tout au plus pourrait-elle parfois être transmise à Météofrance, voire paraître dans le journal local, mais en général l’information est bien davantage médiatisée quand les témoins sont des touristes. De même ces professionnels ne recherchent pas volontairement les phénomènes comme le font les chasseurs d’orages, ne prennent pas de photos et bien entendu quand l’orage menace trop ou qu’il y a risque de coup de vent, préfèrent rester à l’abri dans leurs maisons, ce qui se comprend (!).

Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes 20050629tubalederutcrr8
Tuba photographié le 29 juin 2005 sur l’île de Ré (cliché Marc Rauch, M17aunis)


Dernière édition par Nico 17/69 le Sam 31 Jan 2009, 19:17, édité 1 fois
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Nico 17/69
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 10:12

Couloirs d'orages et pistes climatologiques




A) Couloirs de tornades et d’orages sur les Charentes

Sur cette zone charentaise, mon recensement a révélé plusieurs couloirs de tornades, dont le plus long et le plus dense traverse le nord du 17 de l'île de Ré-La Rochelle jusqu'à Haimps et Aulnay (16 cas recensés sur cette ligne d'environ 80 km, dont 5 ou 6 cas rien que sur La Rochelle intramuros). On retrouve d'ailleurs ce même couloir sur la carte des cas depuis 99, à une échelle temporelle pourtant beaucoup plus réduite. Mes cartes montrent également un deuxième couloir partant de l'extrême nord du 17 pour rejoindre Niort dans le 79, et un 3ème couloir semble se dessiner dans le sud de la Charente Maritime (St George de Didonne - Archiac). Enfin un dernier couloir plus "relâché", partant des Vals de Saintonge et traversant dans le sens SW/NE le sud des Deux Sèvres et la Vienne, semble constituer à l'échelle régionale l'amorce du fameux couloir NW français déjà mis en évidence par Jean Dessens.


Carte des cas enregistrés où les couloirs sont mis en évidence notamment celui allant de Haimps/Aulnay à La Rochelle.

Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Carte-tornades-charentes


A propos des couloirs d’orages et de la climatologie orageuse en général, j’ai pu m’entretenir avec Philippe Fourcaud, ancien observateur de Météofrance à St Jean d’Angély, selon lequel les flux assez variés engendrent différents axes de couloir. J’ai retranscrit ci-dessous ses propos, complétés avec quelques indications reçues d’autres sources ou fruit de mes suivis perso (le texte entre guillemets est de Philippe Fourcaud) :
« La majorité des très gros orages vient toujours d'un axe S/SW, voire S, S/SE, de la haute Saintonge, parfois en épargnant Saintes au passage. » En flux du Sud, l’estuaire de la Gironde bloque souvent les vagues orageuses qui s’agglutinent au nord de la Gironde sans parvenir à franchir l’obstacle. Quand elles le franchissent, elles donnent de violents orages de grêle appelés médocaines par les paysans charentais qui les subissent.
« Une part non négligeable vient de l'E ou de l'E/NE, ce sont de loin les plus violents mais en général ils se limitent au secteur de St Jean / Mazeray et ne vont guère plus à l'W et épargnent Matha.
Une autre part vient de l'W/SW, ils sont moins forts, plus brefs et tendent à glisser plutôt vers Asnières la Giraud ou bien glissent vers le NW.
Enfin, rarement mais ce n'est pas exceptionnel de gros orages de grêle viennent du N/NW, N/NE l'hiver certes mais aussi d'avril à juin, ils sont très méchants et jamais n'évitent la ville qui est en plein dans le couloir.
Les anciens parle des « Pontoises » (de la ville de Pons) lorsqu'ils signalent un gros orage qui arrive sur Saint - Savinien (et qui vient de la région de Pons réputée pour ses orages). C'est à dire qu'il a franchi l'obstacle de la vallée de la Charente. Cela signifie que quelque chose de très méchant arrive. La Haute Saintonge est connue pour ses intenses précipitations orageuses; souvent, elles butent sur la vallée de la Charente qui s'incurve très à l'ouest après Taillebourg et les orages suivent justement ce couloir remontent du S sur Taillebourg et fonde sur St Jean, en épargnant St Savinien et tout ce qui est à l'W. C'est très net et souvent ça nous prêtait à rire »



B) Les facteurs climatologiques possibles

Les causes possibles d'une aussi grande fréquence des tornades dans le 17 et la zone charentaise ont bien sûr été envisagées. Une étude commencée sur la région par Samuel Desmarchais suscite déjà des hypothèses climatologiques et géographiques intéressantes, et devrait être prolongée à partir de 2009 au sein de Kéraunos. En voici les grandes lignes :
- Le premier et le plus déterminant de ces facteurs, facteur climatique à méso-échelle, c’est le positionnement géographique de la Charente Maritime, lequel favoriserait les cisaillements directionnels et les affrontements verticaux entre masses d'air chaudes/humides venues du SW et masses d'air froides/sèches venues du NE. Ces facteurs reconnus pour être la principale cause des tornades aux USA se retrouveraient donc ici en version plus « light ». A noter que la tendance doit certainement déborder de la zone pour intéresser le Centre ouest en général. Ainsi toutes les régions avoisinant les Charentes (Poitou, Deux Sèvres, Vendée et surtout Gironde) semblent constituer une zone dégressive autour de la Charente Maritime qui pourrait correspondre à l’influence de ce facteur climatique.
- Des facteurs climatiques plus locaux viendraient ensuite accroître la tendance sur les Charentes et notamment le 17. Ainsi d’après Marc Rauch (webmaster de meteo17aunis) les fréquents conflits entre l'air surchauffé des plaines céréalières très calcaires du NE du 17 et l'air frais et humide en provenance des marais pourraient avoir pour effet de créer un micro climat renforçant l’instabilité et la violence des orages, voire là encore le potentiel tourbillonnaire. Marc Rauch m'a notamment parlé d'une "ligne de nuages récurrente", qui apparaît à chaque grosse instabilité en filant de la côte rochelaise jusqu'au NE et qui, détail très intéressant, correspond exactement au tracé du premier couloir de tornades mentionné plus haut. L’estuaire de la Gironde et son réservoir d’humidité doivent également jouer leur rôle dans l’alimentation des cellules orageuses.
- A cela viendraient encore se rajouter des facteurs géologiques locaux, liés à cette même présence dans le 17 de zones calcaires à fort pouvoir d'albedo, ce dernier renforcé par le taux d'ensoleillement important. Outre les conséquences citées plus haut, ces facteurs induiraient une réactivité du sol favorisant la transformation des tubas en tornades au sol (on remarque d'ailleurs que les dustdevils sont très fréquents dans la région).
- Enfin à tout cela s'ajoute un relief quasi inexistant dans une grande portion Ouest de la zone (le 17 est un des départements les plus plats de France), ce qui évidemment déroule le tapis rouge pour nos tourbillons.
La région possèderait donc un réel faisceau de facteurs à la fois climatologiques et géographiques qui pourrait expliquer le grand nombre de tornades relevées.


C) Charentes et particularités climatologiques françaises

On rappellera tout de suite une chose importante : les Charentes ne figurent pas parmi les régions les plus orageuses de France. Il vous suffira de comparer une carte des tornades (celle de François Paul ou celle de Kéraunos) avec la carte des orages ou du risque grêle pour que cette réalité vous saute aux yeux.
D’une manière générale, on remarque qu’en France plusieurs facteurs limitent particulièrement le nombre de tornades significatives. Premier de ces facteurs, les zones les plus tornadiques sont donc nettement distinctes du classique couloir d’orages Sud Ouest/ Nord Est. Facteur qui à coup sûr limite le nombre total d’évènements significatifs sur notre pays, estimé à environ 20-25 par an. La géographie de la France fait également que les régions les plus plates se trouvent elles aussi au-dessus du couloir d’orages. J’ose à peine imaginer ce que serait la climatologie des tornades en Aquitaine ou Midi Pyrénées si ces zones avaient la même physionomie que les Charentes, ou si la Charente Maritime était située au cœur d’un couloir d’orage à l’échelle nationale. Enfin on notera la grande compartimentation des paysages français, qui entre à son tour dans le trio des facteurs en limitant les dimensions géographiques des zones concernées. Il suffit en effet de parcourir 150 km en direction de l’Est à partir de La Rochelle pour voir le paysage changer radicalement en Charente Limousine et les cas de tornades se raréfier considérablement.
A la lumière de ces considérations, et quasiment au moment où j’écris ces lignes, je remarque que la zone du Centre Ouest autour de la Charente Maritime non seulement cumule localement plusieurs facteurs (voir chapitre Pistes Climatologiques plus haut) mais reste aussi celle qui demeure la plus proche du couloir d’orages national. L’extrême Sud de la Charente Maritime en fait même partie ainsi qu’une bonne partie de la Charente. Les classiques vagues orageuses SO/NE ont donc davantage tendance à déborder sur les Charentes que sur les zones situées plus au nord.
De récentes études de l’ESSL ont mis en lumière des zones européennes (en Allemagne notamment) sur lesquelles ont été reportées durant quelques années une moyenne de plus de 2 tornades par an, voire une à plusieurs cas >= F2 par an. Nul ne peut douter à présent que si des régions européennes cumulent ainsi plusieurs de ces facteurs, elles puissent atteindre des moyennes aussi élevées. On peut ainsi supposer que les grandes dimensions des plaines d’Europe centrale par ex puissent autoriser le développement de systèmes orageux très étendus. La grande particularité de la France à ce niveau semble être justement ce décalage entre facteurs (couloirs d’orages à l’échelle nationale, paysages plats…), associée à la grande compartimentation de ses paysages.


D) Répartition saisonnière et trombes hivernales

Une caractéristique majeure de la climatologie des trombes en Charente reste leur répartition annuelle. En effet il n’existe pas à proprement parler de « saison des tornades » en Charentes, région où tous les mois de l’année sont représentés, avec une respectable proportion de tornades hivernales et automnales (voir chapitre précédent). Facteur qui contribue évidemment à augmenter leur nombre total. Le graphique ci-dessous montre bien qu’il y a non pas un, mais deux voire trois pics annuels : le premier se remarque durant les mois d’été, le mois d’Août conservant au passage sa suprématie déjà acquise à l’échelle nationale. Après une baisse sensible en septembre, la courbe remonte en octobre pour atteindre un deuxième pic en novembre et janvier.
L’amorce d’étude de Samuel Desmarchais a déjà mis en évidence une situation hivernale type : en hiver, les tornades surviennent la plupart du temps en flux de Sud/Sud Ouest dans un contexte de ciel de traîne suite à une tempête ou gros coup de vent, où serait impliqué à chaque fois un jet puissant. La présence dans les cas recensés de grosses voire très grosses trombes hivernales (la F4 de La Rochelle, plusieurs F3…) laisse supposer la présence relativement fréquente de supercellules de type LT à l’avant des fronts froids ou en ciels de traîne, qui devrait autoriser une étude plus approfondie de ces orages hivernaux.
On notera enfin que ces éléments de climatologie hivernaux concernent d’une manière générale toutes les zones littorales françaises, atlantiques et méditerranéennes. Un dossier très complet leur a d’ailleurs été consacré dans le numéro 44 de la revue La Météorologie (février 2004).


Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Rpartitionsaisonniretorzn1

Répartition saisonnière des cas de tornades dans la zone étudiée (17, 16, extrême sud 85 et 79)

- J'ai compté "1" pour les épisodes regroupant plusieurs cas sur une journée ou quelques jours seulement (25 et 26 janvier 1971, 26 juillet 1983, 9 novembre 97 ainsi que les deux cas du 31 octobre 2008).
- Il faut aussi tenir compte des énormes lacunes des XIXème et XXème siècles, ce dernier inconnu jusqu'à 1970 et encore mal connu dans les années entre 1976 et 1994, qui relativise la fiabilité du résultat.


Dernière édition par Nico 17/69 le Sam 31 Jan 2009, 18:59, édité 2 fois
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Nico 17/69
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 10:13

III Statistiques



On gardera bien à l’esprit qu’il ne s’agit ici que d’une ébauche, ni Kéraunos ni moi-même ne bénéficiant pour l’instant d’un recul suffisant. Seule la prolongation de cette étude statistique sur le long terme permettra d’appréhender la réalité climatologique.
Néanmoins, la période assez longue de quasi exhaustivité (1994-2008) obtenue grâce aux archives en ligne de Sud Ouest, associée au grand nombre de cas, m’aura permis d’établir des statistiques relativement exploitables au moins sur la fréquence générale aux 10 000 km2.

A) Statistiques 1970-2008

Ces premiers chiffres ont été calculés sur la période 1970-2008 (38 ans). Etant donné les lacunes des années 80 et 90, elles doivent être considérées plutôt comme un plancher.
Si par souci de rigueur je choisis donc de ne garder que les tornades recensées et avérées, on va avoir environ 1 tornade terrestre destructrice tous les 1,5 ans (moyenne).
Si je rajoute les tornades probables (en général très fortement probables voire quasi sûres), on va avoir 1 tornade destructrice environ tous les ans.
Si je rajoute les cas les plus incertains au cas où ils se trouveraient vérifiés dans ce sens, on aura un peu plus d’1 tornade tous les ans.

B) Statistiques 1994-2008

Le second chiffre qui suit concerne la fréquence des tornades avérées et probables de 1994 à 2008. Couverte par les archives du journal Sud-Ouest, cette période exceptionnellement étudiée est quasi exhaustive pour les tornades T1 et : une tous les 6 à 7 mois en moyenne, dont il faut en plus souligner que presque toutes ont eu lieu dans la portion charentaise maritime de la zone étudiée, cad une surface d’env 6000 km2. La majorité de ces trombes listées se situent dans la fourchette T1-T4 (de la grosse F0 à la petite F2).
On constate enfin que les moyennes de la totalité des cas 1970-2007 et des cas avérés-probables 1994-2008 ont tendance à se rejoindre.
La fiabilité de la période m’a en outre permis de produire les quelques remarques et statistiques qui suivent, plus détaillées :
Les années avec plusieurs tornades T1 et (tornades probables incluses) semblent se multiplier depuis les 10 dernières années, « accélération » pour moi essentiellement due à l’étude nettement meilleure depuis 94. Mais d’autres causes ne sont pas exclues pour autant. Si on se réfère à la période la mieux étudiée, il semble que les années à plusieurs tornades reviennent environ tous les 2 ans en moyenne depuis 1994 ou, plus exactement, on observe des périodes « chargées » de 3-4 années successives (2-3 cas par an en moyenne) alternant avec des périodes d’accalmie de 1 à 2 ans (1 cas par an, incluant parfois une année sans aucun cas). Le graphique ci-dessous montre de manière frappante cette alternance régulière qui caractérise notamment les dix dernières années de 1998 à 2008 inclus.
Période ancienne : 1856 (2 cas).
Depuis 1970 : 1971 (3 cas en incluant la trombe d’Aigonnay dans le sud 79), 1982 (2 cas), 1989 (2 cas), 1997 (4 cas), 1998 (2 voire 3 cas), 1999 (4 voire 5 ou 6 cas dont une trombe marine), 2001 (2 cas en incluant la trombe probable d’Oulmes en sud 85), 2002 (3 cas), 2004 (2 cas), 2005 (3 cas), 2006 (2 cas), 2008 (2 cas voire 3 en incluant la trombe de La Crèche). Rq : les deux cas survenus dans les îles cette année ont eu lieu lors du même épisode, quasiment à la même heure, et en 71 les 3 cas ont également eu lieu le même jour et le lendemain.
Les années sans tornade (période postérieure à 1994 uniquement). Sous réserve de vérification de cas encore incertains, il est possible qu’il n’y ait pas eu de tornade dans la totalité de la zone en 1995, et la Charente maritime semble ne pas avoir connu de cas de tornade au sol en 2007.
Les tornades très puissantes (T5 et ) : on en compte 3 en 38 ans : la F4 de Rochelle 1971, la F3 de Champagne-Mouton en 1983 et le cas de St George de Didonne 1996 (au minimum une grosse F2 pour laquelle certains détails laissent supposer un classement F3). Ceci laisse augurer d’un taux de retour de 12 ans environ sur la zone charentaise-objet de cette étude. Bien sûr un tel chiffre doit exclure les épisodes tornadiques exceptionnels donnant plusieurs très grosses trombes en une journée ou quelques jours (tel celui qui a frappé le Nord Pas de Calais en 1967). Il se trouve que pour la période postérieure à 1970 aucun exemple charentais de tels épisodes ne nous est connu, tous les épisodes tornadiques et outbreaks de cette période n’ayant comporté qu’une seule très grosse trombe. Si avéré, ce taux de retour de 12 ans relèverait donc d’un contexte climatologique normal.
A noter que deux autres cas posent encore question : l’éventuelle tornade qui aurait « escorté » la tempête de décembre 99 serait une possible F3 ou très grosse F2. Enfin, pour Barbezieux en 1989 dont je ne connais pas le classement, au vu des articles de journaux je pense plutôt à une F2/T4 mais le doute demeure car la trombe semble avoir été particulièrement puissante. Une enquête complémentaire pourrait peut-être nous apporter du nouveau.
Je n’oublie pas cependant que le nombre réduit de ces très grosses tornades et la brièveté de la période étudiée rendent aléatoire cette dernière ébauche de statistiques… Contrairement aux autres statistiques, il aurait fallu ici pouvoir les faire sur au moins un siècle d’affilée.
On constate par ailleurs qu’il n’y a pas de F5 recensée. Est-ce à dire qu’il n’y en a jamais eu de toute l’Histoire humaine dans la région ? J’ai longtemps cru à cette hypothèse… mais de moins en moins cependant quand je constate à quel point des évènements même très violents et très étendus peuvent ne pas avoir dépassé le stade de l’information locale, sans parler de la méconnaissance totale que nous avons des périodes anciennes et de tout le XXème siècle pré-70. De toute façon, même si une ou plusieurs F5 ont pu se déclarer dans la région, elles restent évidemment rarissimes. Dans l’hypothèse inverse où il n’y aurait eu aucune F5, on peut alors supposer des causes locales précises interdisant leur développement. Compte tenu du caractère propice de la région, il m’est en effet désormais difficile de croire que leur absence totale sur des millénaires puisse relever du simple hasard.

C) Le recensement intégral (incluant les tornades anciennes)

Pour ce qui est du recensement dans son intégralité, un énorme trou de plus d’un siècle (108 ans) séparait au départ les tornades recensées au XIXème siècle (qui ne figurent pas dans mes résultats précédemment cités) de celles ayant frappé depuis 1970-1971. Un trou qui commence depuis à se « combler » légèrement. Si on remonte juste avant cette période de 108 ans (donc sans tenir compte des cas précédents), on remarque que les trombes du XIXème montrent une certaine régularité pour une période allant de 1840 à 1863 (1 tornade en moyenne tous les 2,6 ans pour cette période). Je pense qu’on a donc affaire ici à une période où les informations sont remontées de façon assez systématique, avant de retomber dans l’oubli.
On notera d’ailleurs que tout le XXème siècle pré-seventies reste encore à explorer, alors que dans les autres régions les cas les plus marquants de cette période sont en général connus des recenseurs.

D) Remarques générales sur ces statistiques

- Il semble que durant le XIXème siècle, la France ait pu connaître des évènements climatiques violents en plus grand nombre que maintenant (Paris entre autres a été touché par plusieurs trombes à la fin du XIXème siècle). Mes faibles connaissances en climatologie m’interdisent hélas d’aller plus loin dans l’analyse de ce facteur, mais des réponses intéressantes m’ont été apportées dans ce domaine par un spécialiste amateur : selon lui, durant certaines périodes climatiques plus froides (XIXème siècle, années 70), sur la France l'air polaire pouvait entrer directement en contact avec les masses d'air plus tièdes du sud.
- L’année 1999 semble avoir été une année « riche » en évènements violents et en tornades sur l’ensemble de la France, même en mettant à part les fameuses tempêtes de décembre. Dans la zone concernée par mon étude, 6 à 7 évènements se sont produits pour cette seule année : trois tornades validées (F1/F2 ?), une tornade possible au « voisinage » de la tempête du 27 décembre (ciel de traîne ?), 2-3 cas plus incertains et une observation de trombe marine.
- L’apparente fréquence des évènements sur La Rochelle par rapport au reste du département est probablement due à la densité de population plus importante et au fait que dans la plus grande ville de la région, l’information circule mieux, sans parler de la fréquentation touristique estivale. Mais curieusement, Saintes et sa région proche semblent épargnées par les tornades (??), au moins sur les périodes étudiées, et Angoulême ne compte pour l’instant aucun cas recensé intra-muros…
- Le décalage entre le chiffre des évènements recensés et le chiffre réel supposé (même pour les tornades d’intensité importante) ne concerne pas que la zone de cette étude, mais la France entière dans une plus ou moins grande mesure. Mon travail sur l’ensemble de la France a tenté de répondre à ces dernières questions, et pour nombre de régions le chiffre réel a brusquement gonflé. Ainsi le taux de fréquence selon les régions va-t-il probablement de quelques cas exceptionnels jusqu’à 1 à 2 cas annuels…
- L’apparente accalmie des années 80 laisse planer un certain nombre de doutes : en effet la période n’est pas couverte par les archives en ligne de Sud Ouest (à partir de 1994 seulement), et je n’ai pu accéder à celles de Météo France La Rochelle. Cette période reste donc probablement à explorer aux Archives Départementales ou celles d’un autre quotidien. Des cas seraient envisageables notamment en 83 (Bords ?), 84, 86, 87… En même temps sur cette période plutôt courte, une micro période d’accalmie climatique n’est pas à exclure non plus, chose que je n’ai pu malheureusement vérifier. Les chiffres que je donne plus haut ne sont que des moyennes.
- Comme je le disais plus haut, il y a eu vraisemblablement des variations de couverture médiatique. Le fait que ce soit une F4 qui ait inauguré la deuxième série de recensements laisse supposer un relâchement de l’attention des médias dans la période précédente, brutalement « réveillée » par la très forte puissance de cette tornade. On remarquera à ce propos que la première tornade de la série de recensements au XIXème siècle était également d’une extrême violence (la F3 de Varaize). On peut donc tout à fait supposer à ces deux périodes charnières des réactions momentanées, administratives et(ou) médiatiques, survenues à la suite d’évènements particulièrement marquants… et donc des centaines de trombes significatives passées à la trappe entre les deux « vagues » de recensements. D’ailleurs le cas signalé par 2 informateurs d’une tornade qu’on peut supposer marquante voire exceptionnellement puissante, survenue vers 1939, semble confirmer la chose. D’après mes conclusions personnelles (sous réserve bien sûr de vérifications et approfondissements), nous serions en ce moment-même à nouveau dans une période « d’accalmie médiatique », que je tente justement de compenser par la présente étude. A signaler quand même que le recensement des tornades en France et l’étude toute particulière des cas charentais semble prendre un essor nouveau avec la création de Kéraunos et les initiatives prises en ce moment-même par des passionnés de toute la France.


Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Rpartitionfrquenceparannv3

Répartition de la densité annuelle des tornades (trombes terrestres validées) entre 1994 et 2008 sur l’ensemble de la zone charentaise

- Le graphique permet de repérer la régularité et les alternances dont je parlais plus haut, surtout à partir de l’année 1998. Bien que la période de référence de 15 ans soit relativement exploitable, c’est encore un peu court pour en tirer des conclusions climatologiques définitives.
- Seuls les cas survenus dans les strictes limites de la zone étudiée ont été pris en compte ici.


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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 10:19

Voilà c'est fini. Wink
Encore désolé pour les grosses images, qui heureusement ne sont pas lourdes. C'est Imagehack qui m'a fait ça j'aurais du régler un autre format de redimensionnement, et l'icône Rogner n'est pas dispo sur mon Paint.

Il s'agit donc ici de la synthèse d'une simple première étape, avec des choses qui seront peut-être rectifiées, prolongées ou infirmées par la véritable étude à suivre avec Kéraunos. Je l'ai également mise ici pour qu'elle puisse servir de socle de base à connaître pour notre prochaine rencontre estivale.

Voici le topic de Kéraunos : http://keraunos.forumpro.fr/climatologie-des-orages-et-des-tornades-f75/etude-climatologie-tornadique-sur-la-zone-autour-des-charentes-t1343.htm#10849
Déjà pas mal de réponses intéressantes dont l'une a suggéré un facteur de forçage d'altitude tellement évident que personne n'y a songé : la brise.

Sur Kéraunos, le topic a pour vocation essentielle la climatologie, mais ici pour préparer la rencontre je vais aussi rajouter la liste des cas.
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 10:57

Pour terminer avec ces éléments climatologiques, voici 2 cartes figurant en annexe dans l'étude intégrale. Il y a également un tableau mettant en rapport chaque cas étudié par Sam avec le terrain, la physionomie géographique et géologique du terrain, le lien vers la situation météo sur Wetterzentrale, la saison et autres éléments, mais j'avoue avoir un peu la flemme de le mettre ici. Pourtant faudrait si je voulais être rigoureux jusqu'au bout bon on verra Wink



Tornades et géologie (carte de Samuel Desmarchais établie avec une partie des cas recensés)

Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Cartegologiquemw2



Tornades et relief (carte de Samuel Desmarchais établie avec une partie des cas recensés)

Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Cartereliefjn3


Dernière édition par Nico 17/69 le Sam 31 Jan 2009, 19:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeSam 31 Jan 2009, 16:05

j'ai regardé tout ça en 5sec et demi j'aurais aimé tout lire mais le temps me manque hélas. D'ici la fin de la semaine pro, ce sera lu sans faute SmileSmile

Amitiés

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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeDim 01 Fév 2009, 20:33

Je l'avais déja lu en format pdf Razz Razz mais bon très bon étude rien a dire Mr. Green
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeLun 02 Fév 2009, 12:10

Citation :
Je l'avais déja lu en format pdf
Oui mais là c'était l'ancienne version.
Ici c'est complété et enrichi, avec entre autres le deuxième graphique très éloquent de la densité annuelle (!) ou les observations de Philippe Fourcaud. Et ça sera encore complété avec les remarques pertinentes qui m'ont été faites sur le topic de Kéraunos.
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MessageSujet: s   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeLun 02 Fév 2009, 14:17

Merci beaucoup nico17/69 pour ce fabuleux travail ,que tu nous as fais là .
en tout cas tout y est bien claire ,bien cadré ,et bien expliqué ,enfin nous avons déjà une région ou nous possédons pas mal d'info ,sur la frequence des phénomènes tornadiques , ainsi chose très intéressantes et importante ,à mes yeux aussi ,à savoir la connaissance des différents type de sols (tornade et géologie ) pouvant être un facteurs important sachant que l'on peut le classer comme facteur (environnemental ),comme pour le relief ,pouvant être lui aussi un facteur supplémentaire .
ainsi petit à petit nous découvrons ,les différents ,facteurs pouvant influencer certains type de cellules orageuses ,aussi je repense à une chose le vent lui serait plus perturbé par le relief ,générant ainsi des vent différents ,parfois tourbillonnants ,ainsi de suite ,ces facteurs sont donc des points importants à ne pas négliger !
ainsi petit à petit on découvre une région ,et l'on pourra ainsi grace à tout ces travaux effectués ,dire un jour on va dans cette région pour chasser et étudier les tornades ,en charentes ,et les observer ,en connaissance de cause ,bien sur ,puisque l'on aura une connaissance sur le type de terrain sur le qu'elle on travail ,ainsi que sur la fréquence réel des tornades dans cette région ,je précise tornades de toutes intensité ).
donc la connaissance géologique ,géographique ,de la région sur la quelle nous souhaitons travailler ,reste très importante, à nos yeux ,les facteurs environnementaux seront pour nous la première clé ,après le facteurs climatiques ,lui bien connu reste la seconde clé ,reste à trouver celle qui pourra faire en sorte un jours de pouvoir prévoir les tornades dans les délais les plus bref !et nous donner une meilleur connaissance en la matière !

en tous cas merci nico pour tout ce travail effectué sur le forum ,ainsi l'été prochain nous ferons un petit résumé ,durant le briefing sur tout ceci ,ainsi je propose de ramener ces cartes et de faire un vrai exposé ,sur tout ceci ,je pense que cela sera pour nous très intéressant !

la connaissance du terrain ,de l'environnement ,reste un point important dans la réalisation de chasse à l'orage .

amicalement

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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeLun 02 Fév 2009, 14:39

Citation :
ainsi l'été prochain nous ferons un petit résumé ,durant le briefing sur tout ceci ,ainsi je propose de ramener ces cartes et de faire un vrai exposé ,sur tout ceci ,je pense que cela sera pour nous très intéressant !
Bien sûr, j'y compte bien moi aussi. Cette rencontre pourrait aussi être l'occasion de faire connaissance avec les chasseurs du coin qui nous transmettraient leurs connaissances et leurs observations. J'en ai déjà parlé avec Toph17 qui pense pouvoir être là durant cette période.


Citation :
puisque l'on aura une connaissance sur le type de terrain sur le qu'elle on travail ,ainsi que sur la fréquence réel des tornades dans cette région ,je précise tornades de toutes intensité ).
La fréquence estimée toute intensités confondues devrait être de l'ordre de 5-6-7 cas par an si on suppose un rapport pyramidal entre les intensités. Faut savoir d'ailleurs que la proportion de F0 faibles recensées est quasi inexistante pour cette région, contrairement à d'autres régions françaises mieux médiatisées et a fortiori à l'Allemagne.
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeJeu 12 Fév 2009, 17:43

ouahou quel dossier de malade que tu nous a concocté, franchement je dis châpeau bas mon cher Nico. Tu sais qu'il te manque plus qu'une caméra et tu fais un long métrage de 300minutes :p.

J'ai enfin trouvé du temps pour lire tout cela gentillement.
On se rends compte que les agriculteurs, "les gens de la mer" sont les personnes qui voient le + de phénomènes météo qui sont en général passés au travers de ceux qui sont chez eux ou dans un bâtiment.

Concernant notre enquête durant notre rencontre, on aura tout intérêt à aller sur un site où l'on a un point de vue à 360km avec si possible une table d'orientation.

En tout cas les cas (lol pas fais exprès Very Happy) de tornades en charentes-charentes maritimes ont de quoi nous réservé encore beaucoup de surprises...

To be continued

Amitiés

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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeJeu 12 Fév 2009, 21:10

Merci pour vos commentaires. J'avais oublié ma promesse faite plus haut dsl de compléter par une liste de cas. En voici donc une, directement copié-collée de l'intégrale + quelques éléments informatifs que je rajouterai prochainement :


LISTE DES CAS



1 Varaize (1840) - F3
St Pierre de Juillers, St Martin de Juillers,
Asnières, Brioux, St Martin d’Entraigues et Gatineau presque entièrement rasé


2 St Jean d’Angély (1851)

3 La Bénate (1856)

4 La Couarde/Mer (1856) - F1

5 La Rochelle (1863) - F1

6 La Rochelle (1971) - F4

7 Charmé (1972) - F2

8 La Grève/Mignon (1973) - F2

9 Matha (1975) - F1

10 Haimps (commune de Matha) (1982) - F2

11 Épannes (1982) - F2

12 Barbezieux (1989) - F2

13 La Rochelle (1995) – cas possible

14 La Rochelle (1989) - F1

15 St Georges de Didonne + Sémussac (1996) - F2/T5 ou F3

16 Tournay (commune de Puyrolland) (1999) - F1

17 St Nazaire/Charente(1999) - F1

18 St Georges d’Oléron (2002)

19 St Martin en Ré (trombe marine)

20 entre LR et l’île de Ré (trombe marine)

21 Saint Xandre (2001) - F0

22 Fouras (2004)

23 Chabanais (1997) - F2

24 Les Touches de Neuillac (2000)

25 Pont l’Abbé d’Arnoult + Romegoux (2004) - F2

26 Romegoux (1998)

27 Cognac (2006) - F0

28 St Fort/Gironde (1971)

29 Montpellier de Médillan (?) – cas possible

30 Ruffec (1939)

31 St Martin en Ré (2003)

32 Saint Germain de Marencennes (2005) - F2

33 Saint Mandé/Brédoire

34 Marans (1997) - F0/T1 voire F1

35 Loiré/Nie (1976)

36 Sainte Julienne (commune de Tonnay Boutonne) (1998)

37 Archiac (1997)

38 Dompierre sur Mer/St Xandre (1998)
– cas possible


39 Angoulins (1994)


40 Mérignac (1997)

41 Sonneville (1999) (?)
– cas possible


42 Chef Boutonne (2002)

43 La Rochelle (1669)

44 Vindelle (2005)

45 Oulmes (2001)

46 Talmont/Gironde (1616)

47 Aigonnay (1971)

48 La Rochelle (2006) - F0

49 Lachaise (2007)

50 Tonnay Boutonne (1983)

51 Champagne-Mouton (1983) (+ Gençay + Charroux dans le 86) - F3

52 Niort (1985)

53 St Pierre d’Oléron (1984) – cas possible

54 Cadeuil (commune de St Sornin) (1999)

55 Tornade possible entre Loiré/Nie et Saintes (1999)) – cas possible

56 Aigrefeuille d’Aunis (2007)) – cas possible

57 Chizé (1900) – cas possible

58 Trombe marine entre l’île de Ré et l’île d’Oléron (1992)

59 Jonzac (1827)

60 Marans (2006) - F0

61 La Crèche (2008) - F1

62 La Brée les Bains (2008) - F0

63 Bois Plage en Ré (2008) - F1

64 Geay, St Savinien (1990)

65 Aytré, La Jarne, Chassagne (1703)

66 La Rochelle (1588)) – cas possible

67 Cognac (1777)) – cas possible
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitimeMar 24 Fév 2009, 11:12

Bonjour à tous

Voici le lien d'un message que j'ai mis sur Kéraunos, concernant l'idée qui me trotte dans la tête depuis un moment de faire un site ou au moins quelques pages web entièrement consacrées aux Charentes. Pages qui pourraient être "adossées" au site de Kéraunos.
Si j'en parle ici, c'est bien sûr parce que ça concerne l'étude climatologique du présent topic, et aussi parce que la rencontre d'été en Charente maritime pourrait quelque part en constituer un peu la matière ou en tout cas, participer à l'acte fondateur. Le compte-rendu de la rencontre pourrait d'ailleurs y figurer.

http://keraunos.forumpro.fr/climatologie-des-orages-et-des-tornades-f75/etude-climatologie-tornadique-sur-la-zone-autour-des-charentes-t1343.htm#11235
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MessageSujet: Re: Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes   Climatologie tornadique sur la zone autour des Charentes Icon_minitime

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